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Parcours Alexandre le Grand, Un célèbre inconnu

00 Introduction

Le personnage d'Alexandre III de Macédoine, devenu Alexandre le Grand, relève autant de l'Histoire que de la légende. Sa jeunesse et son destin extraordinaire l'ont auréolé d'une gloire sans pareille. Pourtant que sait-on vraiment de ce personnage. Les témoignages parvenus jusqu'à nous sont rares.

Alexandre est né en 356 av. J.-C. Il est le fils d'Olympias, une princesse de la famille des Molosses, et de Philippe II, roi de Macédoine. Ce royaume, situé au nord de la Grèce, est alors prospère et possède une puissante armée. Philippe II a su imposer son autorité aux autres tribus et cités grecques. Alors qu'il prépare l'invasion de l'Empire perse voisin, il est assassiné en 336. Proclamé à son tour roi de Macédoine, le jeune Alexandre, qui a 20 ans, reprend les projets de son père et engage une expédition militaire sans précédent. La conquête est fulgurante et les butins fabuleux. Les troupes du conquérant pénètrent le continent asiatique jusqu'à l'Indus. De nombreuses cités sont fondées. Cette épopée s'achève brutalement à Babylone. Alexandre, qui souffre de fortes fièvres, meurt en 323, sans héritier. S'ouvre alors une période très troublée, durant laquelle ses généraux, les Diadoques, se disputent les territoires conquis et réclament un pouvoir sans partage. Pourtant à partir de 306 av. J.-C. ces derniers se résignent au morcellement des terres et prennent le titre de roi. Naissent alors les royaumes hellénistiques dominés par de puissantes dynasties. La dernière d'entre elles, celle des Lagides d'Egypte, disparaît en 30 av. J.-C. vaincue par la force romaine.


Itinéraire jusqu'à la prochaine œuvre :
Ce parcours vous propose de découvrir Alexandre le Grand au travers des collections très riches du département des Antiquités grecques, étrusques et romaines. La dernière étape se situe au département des Peintures, au second étage. Pour commencer, prenez la direction Sully dans le hall Napoléon, puis tournez vers la droite et montez les marches qui mènent au rez-de-chaussée. Pénétrez dans la salle des Caryatides (salle 17). La visite débute au fond de cette salle, à droite. Le buste d'Alexandre le Grand dit Hermès Azara n'est pas visible pour le moment en salle, pour admirer la deuxième étape de ce parcours regardez sur votre droite l' Héraclès assis dit Héraclès Epitrapèzios.

© 2006 Musée du Louvre / Daniel Lebée et Carine Deambrosis

01 Alexandre Azara

Comment reconnaître la physionomie d'un homme qui a vécu il y a 2350 ans environ, alors que la photographie n'existait pas. Il est indispensable de se tourner vers les textes antiques pour obtenir une description du personnage et ainsi identifier ses portraits parmi les effigies antiques parvenues jusqu'à nous. Dans le cas d'Alexandre le Grand, les textes qui le mentionnent sont nombreux, mais rares sont ceux qui ont été écrits de son vivant. La plupart des écrits sont tardifs, mêlent Histoire et légende et ne décrivent que fort peu l'apparence physique du souverain. D'après ces textes, Alexandre aurait été un homme plutôt petit, à l'odeur corporelle plaisante, au cou penché et tourné vers l'épaule gauche, au menton rasé, aux yeux limpides et humides, au front volontaire, à la chevelure en crinière et formant une vague à son sommet (anastolé ). Sa voix était dure et forte, et quelque chose effrayait dans son attitude. Il était intrépide, tenace, frugal et généreux, mais pouvait se montrer coléreux et violent. Le menton imberbe et la chevelure abondante avec l'anastolé sont les rares traits physionomiques mentionnés. L'Alexandre Azara est considéré par les savants comme une oeuvre majeure pour la connaissance des portraits d'Alexandre le Grand. La jeunesse, l'absence de barbe, cette curieuse coiffure formant vaguelette au sommet du front et l'aspect volontaire sont autant d'indices évoquant Alexandre. Mais l'élément décisif est l'inscription, sur le devant du pilier, que l'on peut traduire. " Alexandre, fils de Philippe le Macédonien " .

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La deuxième étape se déroule dans la même salle, l'œuvre étudiée se trouve sur votre droite.

© Photo RMN / H. Lewandowski

02 Héraclès Epitrapézios

La famille des Argéades à laquelle appartiennent Philippe II et Alexandre, affirme descendre du héros grec Héraclès. Ce dernier par son courage, sa force hors du commun, ses exploits fabuleux, ses relations avec les dieux de l'Olympe et son goût pour le banquet devient un modèle pour le jeune Alexandre. Cet intérêt des rois de Macédoine explique probablement les nombreuses créations artistiques qui ont pour thème le héros. C'est ainsi que le sculpteur Lysippe aurait réalisé pour Alexandre, une statuette figurant Héraclès assis sur un rocher, appuyé sur sa massue et tendant une coupe à boire. Destinée à être placée sur une table, elle est appelée épitrapézios ( " sur la table " ). Cette œuvre aurait été tant appréciée d'Alexandre qu'elle l'aurait suivi dans toutes ses expéditions. La statuette aurait survécu au jeune roi ; au Ier siècle ap. J.-C, elle aurait appartenu à un collectionneur romain illustre. Nous connaissons de nombreuses copies antiques de l'œuvre originale de Lysippe. Deux sont présentées dans la salle des Caryatides. Héraclès est reconnaissable à son corps musculeux, à sa massue et à la léonté, cette dépouille du lion de Némée qu'Héraclès tua. L'attitude instable du héros dont le buste bascule vers l'arrière sous l'ivresse de la boisson, montre le talent de Lysippe pour signifier le mouvement.

Itinéraire jusqu'à la prochaine œuvre :
Dirigez-vous maintenant vers les Caryatides, à l'opposé de la salle. Le Portrait d'Homère se trouve dans l'embrasure d'une fenêtre donnant sur la pyramide.

© 2011 Musée du Louvre / Thierry Ollivier

03 Portrait d'Homère

La Macédoine antique est un royaume aux frontières du monde grec, voisin de populations barbares. Ses coutumes lui sont souvent reprochées par les autres cités grecques. Pour affirmer son appartenance à la culture hellénique, Philippe II s'entoure d'une cour brillante, invite philosophes, historiens et artistes. L'éducation du jeune Alexandre est confiée à Aristote, conseiller de Philippe et brillant philosophe. Le futur roi apprend aussi bien la morale, la littérature, l'histoire ou les mathématiques que l'équitation, la chasse ou le combat. De l'enseignement reçu, il garde un profond amour pour Homère et les héros de l'Iliade. Il montre également un goût pour la tragédie attique et un grand intérêt pour les sciences. Homère aurait vécu au IXe-VIIIe siècle av. J.-C. Comme Alexandre, c'est un personnage à la fois historique et légendaire. Il passait pour aveugle et serait mort très âgé. C'est à partir de son œuvre que les jeunes Grecs apprennent à lire, écrire, chanter et composer. Alexandre, que l'Iliade accompagne dans toutes ses expéditions, s'identifie volontiers à Achille, jeune héros valeureux au caractère impétueux. Il existe de nombreux portraits d'Homère. L'artiste, qui est à l'origine du portrait présenté ici, a usé de moyens ingénieux pour dresser le portrait imaginaire d'un homme au physique inconnu, mais dont la tradition a défini les traits principaux.

Itinéraire jusqu'à la prochaine œuvre :
L'étape suivante vous conduit au 1er étage de Sully. Quittez la salle des Caryatides (salle 17) en vous dirigeant vers la Vénus de Milo. Après quelques mètres, sur votre droite empruntez l'ascenseur C jusqu'au 1er étage. En sortant de l'ascenseur, tournez à droite et traversez les salles de terres cuites jusqu'à la salle des Colonnes. Pénétrez dans la galerie Campana qui se trouve sur votre droite et dirigez-vous vers la salle 43, sur votre gauche.

© Musée du Louvre

04 Lécythe aryballisque

Qui sont ces Perses qu'Alexandre veut envahir. Fondé au VIe siècle av. J.-C. l'Empire perse, ou Empire achéménide, connaît une extension rapide jusqu'au règne de Xerxès (486-465 av. J.-C.). À l'époque d'Alexandre, sous le règne de Darius III, l'Empire comprend l'Égypte et une grande partie de l'Asie. Son organisation est exemplaire. elle assure l'ordre et la levée d'un tribut annuel qui remplit les caisses du Trésor. Les relations entre l'Empire et les Grecs sont incessantes et ambiguës. Elles doivent assurer au Grand Roi l'ouverture de son empire vers l'Occident. Grecs et Perses ont combattu à plusieurs reprises, en particulier au Ve siècle av. J.-C. durant les guerres médiques. La Grèce les a alors repoussés, mais craint une nouvelle invasion de ce puissant voisin. Au IVe siècle av. J.-C. la Perse confirme son autorité sur l'Asie et arbitre parfois des affaires grecques. Prospère et ne se sentant pas menacé, l'Empire n'entretient qu'une faible armée. Pour les Grecs, le Perse est un Barbare, c'est-à-dire, non seulement un être " qui parle indistinctement ", mais aussi peu raisonnable, étrange et qui porte de curieux vêtements. C'est un personnage exotique vêtu de tuniques richement ornées, d'anaxyrides (sorte de pantalon) et de bonnets, comme le montre l'aryballe présenté ici. À partir du Ve siècle av. J.-C. barbare, ennemi et Perses sont devenus presque synonymes. Au IVe siècle, l'Empire est considéré pour beaucoup comme une proie facile, qu'il faut soumettre pour libérer les cités grecques d'Asie Mineure.

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L'œuvre suivante se trouve dans la même vitrine.

© Photo RMN / H. Lewandowski

Les récits de la mythologie mentionnent souvent des peuplades mythiques situées aux confins des terres grecques. Certaines d'entre elles, parce qu'elles vivent en Orient, vont revêtir les caractéristiques fascinantes des Barbares d'Asie. C'est le moyen pour les Grecs de transposer le présent dans un monde fabuleux. Les Amazones sont un exemple de cette transposition. Dans la mythologie, c'est un peuple de femmes, dont le royaume est à situer au nord-est de la Grèce. Ce sont des guerrières qui n'ont qu'un sein pour ne pas être gênées dans le maniement de l'arc ou de la lance. Elles luttent à plusieurs reprises contre des héros grecs, comme Thésée, Achille ou Héraclès. Ces femmes combattantes sont considérées comme des Barbares, car elles ne respectent pas la vie digne d'une citoyenne grecque tissant dans le gynécée. Après les guerres médiques, Amazones et Perses se seraient confondus dans l'esprit des Grecs, et les Amazones se seraient substituées aux Perses dans la peinture et la statuaire. Sur cette calpis. la représentation des Amazones est éloquente. leurs vêtement exotiques, luxueux et surabondants contrastent avec la nudité athlétique et héroïsante des Grecs. Ce costume est très proche de ceux portés par les Perses. À partir du Ve siècle av. J.-C. la multiplication des scènes qui opposent Amazones et Grecs serait là pour rappeler aux Grecs le péril perse toujours présent.

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Le vase suivant se trouve dans une vitrine située au centre de la même salle.

© Photo RMN / H. Lewandowski

06 Cratère du type de Falaïeff

Un autre épisode emprunté à la mythologie évoque l'étrangeté des peuplades barbares. la lutte des Arimaspes et des griffons. Les griffons, oiseaux fabuleux dotés d'un bec d'aigle et d'un corps de lion ailé, sont chargés de défendre les trésors d'Apollon contre la convoitise des Arimaspes. Ce peuple de cyclopes, cavaliers et archers émérites, vit au pays des Hyperboréens, c'est-à-dire au nord-est de la Grèce, sur les rives de la mer caspienne. Nous retrouvons de nouveau ces costumes extraordinaires, si proches de ceux des Perses et des Amazones. anaxyrides (sorte de pantalons), longues tuniques ornées, bonnets. Cette légende met l'accent sur l'exotisme et la confusion qui règnent loin du sanctuaire d'Apollon à Delphes, qui est le siège de la raison pour les Grecs de l'Antiquité. Les représentations des griffons et Arimaspes se multiplient au cours du IVe siècle av. J.-C. alors qu'il est de nouveau question de combattre l'Empire perse.

Itinéraire jusqu'à la prochaine œuvre :
Revenez dans la salle précédente (salle 43) et dirigez-vous vers la vitrine placée près de la fenêtre.

© 2007 Musée du Louvre / Peter Harholdt

07 Amphore

L'amphore attribuée au peintre Myson est l'un des rares vases produit en Grèce à représenter un événement historique et à l'associer à un épisode tiré de la mythologie.
Sur la face A, le roi de Lydie, Crésus, portant couronne et sceptre, est assis sur un trône au riche décor placé au sommet d'un bûcher. Alors que Crésus fait une libation aux dieux et que son serviteur, tout en pleurant, approche une torche, une pluie miraculeuse se met à tomber qui éteint le feu. Cette scène fait référence à la lutte qui opposa Cyrus le Grand au roi de Lydie, Crésus qui, vaincu par le roi perse en 547 av. J.-C. et enfermé dans sa citadelle de Sarde, est condamné à s'immoler. Au terme de ce drame, Cyrus laissa la vie sauve à Crésus qui devint alors son conseiller. Les événements qui divisèrent Cyrus et Crésus nous sont rapportés par Hérodote. La face B nous montre le rapt de la reine des Amazones, Antiope, par le héros athénien Thésée et son ami Pirithoos. Les personnages sont identifiés grâce aux inscriptions, difficilement lisibles, placées non loin d'eux. Nous retrouvons l'Amazone revêtue d'une luxueuse tenue. Cette fois-ci, les Grecs portent l'armement connu de l'archéologie. casque à cimier, cuirasse, cnémides (protège-jambes), lance et bouclier rond à épisème (décor central). Il est certain que les deux faces de ce vase se font l'écho des relations tendues que vivent Grecs et Perses en ce début du Ve siècle av. J.-C.

Itinéraire jusqu'à la prochaine œuvre :
Revenez sur vos pas et quittez la galerie Campana, pour emprunter de nouveau la suite des salles consacrées aux terres cuites antiques. Une fois dans la salle des Sept-Cheminées (salle 74), tournez sur votre droite et traversez la salle Henri II (salle 33) ornée du plafond peint par Braque. Dans la salle des bronzes (salle 32), dirigez-vous vers la vitrine centrale 3.

© 1989 RMN / Pierre et Maurice Chuzeville

08 Alexandre à la lance

Au printemps 334 av. J.-C. l'armée d'Alexandre pénètre en Perse. Elle est d'une redoutable efficacité. L'infanterie armée de lances très longues – les sarisses – est organisée en phalanges. Le jeune souverain combat à la tête de ses troupes, chevauchant Bucéphale. En moins de quatre ans, Alexandre inflige trois lourdes défaites aux Perses. Il entre triomphalement à Babylone, puis à Suse et Persépolis. Les butins sont prodigieux. Alexandre fonde plus de soixante-dix cités dans lesquelles sont placées des portraits du conquérant. C'est pour lui le moyen d'imposer sa puissance sur un territoire soumis par la lance. La statuette en bronze, ici présentée et appelée Alexandre à la lance. serait inspirée d'une œuvre majeure créée par le sculpteur Lysippe pour célébrer la gloire d'Alexandre. Cette œuvre, citée par Plutarque, serait l'image du conquérant s'écriant en prenant Zeus à témoin. " À toi l'Olympe, à moi la terre. " ; On distingue, malgré la surface très usée, les traits du souverain. la coiffure léonine et l'anastolé. Il faut restituer dans la main droite une épée et dans la gauche, la hampe d'une lance. La nudité dans laquelle est représenté Alexandre découle d'une longue tradition grecque. elle héroïse le personnage. Le talent de Lysippe est d'avoir capté le dynamisme fougueux d'Alexandre en composant l'œuvre en plans successifs autour d'un axe, ce qui donne l'impression du mouvement.

Itinéraire jusqu'à la prochaine œuvre :
La statuette suivante se trouve à l'opposé de la vitrine, fixée sur la plaque de plexiglas sablée.

09 Nain portant un coq et un lagynos

Alexandre le Grand fonde plus de soixante-dix cités au cours de sa conquête. C'est ainsi qu'il impose sa présence et contrôle l'immense territoire en implantant des Grecs parmi les populations soumises. L'une de ces cités les plus connues est Alexandrie d'Égypte, construite sur le delta du Nil, célèbre pour son Musée, sa bibliothèque et son phare. C'est une ville vaste, très animée, qui se couvre de palais et de nombreux édifices publics, sur un plan défini par Alexandre lui-même. Défendue par de puissantes fortifications, elle est appréciée des savants et des marchands de tous pays. L'art et l'artisanat y sont prospères ; orfèvrerie, terres cuites, faïence, bronzes, verres, pierres dures, mosaïques contribuent à sa renommée. De nombreuses statuettes en bronze, parvenues jusqu'à nous, illustrent le petit peuple des rues parfois jusqu'à la caricature. C'est le cas de ce nain difforme porteur de vase, un lagynos. qui serre maladroitement un coq. Ces figurines sont souvent munies d'une bélière – un anneau – pour être portées comme porte-bonheur. Leur succès conduira les artisans à en produire encore à l'époque romaine ; plusieurs de ces statuettes seront retrouvées hors du territoire égyptien.

Itinéraire jusqu'à la prochaine œuvre :
Le Prêtre isiaque se trouve sur votre gauche, sur le grand côté de la vitrine.

10 Prêtre d'Isis

Cette statuette représente un prêtre isiaque lors d’une cérémonie religieuse. Il est reconnaissable à son crâne rasé et au long manteau de lin qui couvre ses mains pour éviter tout contact direct qui souillerait le vase sacré contenant l’eau du Nil. La déesse égyptienne Isis jouit d’une grande popularité à l’époque hellénistique, tout particulièrement à Alexandrie où plusieurs sanctuaires lui sont dédiés. Considérée déjà par les Grecs du Ve siècle av. J.-C. comme l’égale de Déméter – la déesse grecque de la fertilité –, elle est vénérée comme une bienfaitrice universelle, guérisseuse, qui règne sur la mer, les fruits de la terre, les morts. Cette divinité donne lieu à un culte à mystères complexe. Les cérémonies publiques données en son honneur sont empruntes de faste, mais le néophyte ne peut accéder aux rites sacrés qu'après avoir participé à des cérémonies d'initiation qui marquent sa renaissance spirituelle. Les dieux d’origine égyptienne, tels Isis et Sérapis, vont rejoindre le panthéon des dieux grecs et seront encore vénérés dans l’Empire romain.

Itinéraire jusqu'à la prochaine œuvre :
L'œuvre suivante est à proximité, sur le petit côté de la vitrine.

© 1999 RMN / Hervé Lewandowski

11 Jeune Noir enchaîné

Cette figurine de bronze illustre un sujet de genre qui semble se développer tout particulièrement dans l’Égypte d’époque hellénistique. Le personnage, un jeune Noir, aux traits ethniques soigneusement étudiés, les mains liées derrière le dos, montre l’intérêt que portent désormais les Grecs aux peuples lointains. Il est le témoin d’une Alexandrie très cosmopolite, où l’esclavage est courant. Les Alexandrins viennent de toutes les régions de la Grèce, de l’Europe, de l'Asie Mineure et se mêlent à la population indigène. Les rejoignent, également, des Iraniens, des Juifs, des Africains noirs d’Éthiopie et de l’Afrique équatoriale. L’intérêt ethnographique porté à ces populations est réel, et les récits contemporains de voyage en sont la preuve. Ces représentations de Noirs, tant en bronze qu’en terre cuite ou en matériau précieux, dénotent un goût pour l’exotisme propre à cette période. La surface du bronze est non polie, avec peu de reprises à froid du métal. Cette caractéristique technique serait une spécificité des ateliers alexandrins.

Itinéraire jusqu'à la prochaine œuvre :
Les trois oeuvres suivantes ne sont pas visibles actuellement. Rejoindre l'escalier Henri II ou l'ascenseur dans la salle 65 des Ojets d'art ; monter au 2e étage ; à votre gauche traverser les salles A, B C, puis 22, 20 19 ; tourner à droite et se rendre salle 32.

© 2006 Musée du Louvre / Daniel Lebée et Carine Deambrosis

12 Alexandre Guimet

La mort d'Alexandre à Babylone laisse ses proches désemparés. L'empire conquis est avant tout l'empire d'un homme. S'ensuivent des luttes et des intrigues entre ses généraux – les Diadoques – qui aboutissent, à la fin du IVe siècle av. J.-C. au morcellement des territoires soumis et à l'avènement des monarchies hellénistiques. Chaque souverain souhaite alors reprendre à son compte l'héritage spirituel et politique d'Alexandre. Dans ce but, chacun se dit successeur légitime d'Alexandre pour imposer un pouvoir souvent menacé. Le portrait, qu'il soit un portrait posthume d'Alexandre ou celui d'un roi, devient un support de propagande privilégié. Ce portrait d'Alexandre est connu sous le nom d'Alexandre Guimet. Il aurait été exécuté peu après la mort du conquérant. Si l'anastolé et la chevelure léonine sont une fois encore présentes, ce portrait se différencie de ceux réalisés par Lysippe quelque trente ans plus tôt. L'ovale régulier, la douceur de la chair, le poli très soigné de la surface accentuent le caractère juvénile de l'effigie et crée une aura qui tend à sacraliser le personnage. La réalisation de ce type de portrait idéalisé n'est pas étonnante en Égypte où la dynastie lagide maintient avec constance le souvenir d'Alexandre.

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Cette oeuvre n'est pas visible actuellement.

© Photo RMN / H. Lewandowski

13 Ptolémée Ier Sôter

Le roi d'Égypte, Ptolémée Ier Sôter (306-285 av. J.-C.) de la famille macédonienne des Lagides, fut un compagnon fidèle d'Alexandre. Après le mort de ce dernier à Babylone, Ptolémée s'octroie très vite le gouvernement de l'Égypte, carrefour important de la Méditerranée orientale. Il fait également enlever la dépouille d'Alexandre et la rapporte à Alexandrie où un monument lui est érigé et un culte lui est rendu. Par cet acte politique, Ptolémée s'affirme successeur légitime, se place sous la protection du " dieu " Alexandre et élève la jeune Alexandrie – sa capitale – au rang de capitale de l'Empire. Ptolémée fonde une dynastie puissante qui ne s'éteint qu'en 30 av. J.-C. à la mort de Cléopâtre VII, alors que l'Égypte passe sous domination romaine. L'image du roi, ici présentée, s'inspire de celle d'Alexandre. Il est représenté jeune, imberbe, vigoureux. La chevelure bouclée est assez longue et ceinte du diadème royal formé d'un bandeau plat. Les traits, bien qu'assez réguliers, sont rendus de manière plutôt réaliste. l'empâtement des chairs, les grands yeux ronds et la petite bouche charnue semblent appartenir réellement à l'individu. Ces mêmes traits seront souvent repris par les descendants de Ptolémée Ier pour leurs propres effigies. À ce phénomène s'ajoutera la multiplication des portraits posthumes idéalisés des rois lagides. Ce sont pour eux les moyens de manifester leur lien avec le fondateur de la dynastie, d'affirmer leur stabilité et de soutenir un culte dynastique important.

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Cette oeuvre n'est pas visible actuellement.

© Photo RMN / Droits réservés

14 Cléopâtre II ou III

En divinisant son père défunt et en instituant des fêtes religieuses en son honneur, Ptolémée II ajoute au pouvoir royal en Égypte un caractère sacré qui va participer à la consolidation du pouvoir dynastique et à l’unité du royaume. Nombre des portraits des rois et reines lagides sont à associer à ce culte dynastique, véritable innovation de l’époque hellénistique. L’abondance des portraits de souveraines s’explique par l'association traditionnelle des femmes au pouvoir en Égypte. Leur identification est tout autant aléatoire que celle des portraits masculins. Bien que d'origine grecque, les reines lagides, comme Cléopâtre II ou III (reines d'Égypte au IIe siècle av. J.-C.), se font souvent représenter ceinte du bandeau royal, et ornées des attributs de la déesse égyptienne Isis, ce que montrent ici les boucles de cheveux qui bordent le front. C'est le moyen pour cette dynastie de se faire reconnaître comme héritière des pharaons par la population locale. La vive torsion du cou, le mouvement des boucles de cheveux qui l’accompagne et l’expression volontaire du visage donnent à ce portrait une animation bien différente de celle habituellement adoptée par les souveraines lagides, plus douce et sereine.

Itinéraire jusqu'à la prochaine œuvre :
Cette oeuvre n'est pas visible actuellement.

© 2009 Musée du Louvre / Erich Lessing

15 L'Entrée d'Alexandre le Grand à Babylone

Le temps passant, l'histoire d'Alexandre le Grand devient un mythe. Le jeune conquérant acquiert une renommée exceptionnelle, et plusieurs auteurs lui consacrent de longs écrits. Certains mettent en valeur ses qualités d'homme d'action, d'autres dénoncent l'homme excessif emporté par ses passions. À l'époque médiévale le mythe est connu en Occident comme en Orient. Le Roman d'Alexandre qui est traduit en de nombreuses langues et illustré, dresse le portrait d'un preux chevalier ou d'un roi philosophe, adopté par la chrétienté, l'Islam et le judaïsme. En revanche, le siècle des Lumières, puis la Révolution française ne verront en lui qu'un despote cruel au pouvoir absolu. Au début de son règne, Louis XIV souhaite devenir un nouvel Alexandre, mais il ne retient de la vie du Grec que ses hauts faits militaires et sa générosité. Les grands tableaux commandés au peintre Le Brun en 1665 sont les supports de cette propagande. Le peintre a su recréer le tumulte des combats et leur férocité en insistant sur l'expression des visages. Il décrit avec précision une Antiquité imaginée, soigne des compositions centrées, choisit des tons qui mettent en évidence l'action du héros sur la vaste surface des toiles. Le Passage du Granique et La Bataille d’Arbelles illustrent les batailles célèbres qui opposèrent Grecs et Perses, tandis que L’Entrée d’Alexandre le Grand dans Babylone évoque le triomphe d’Alexandre pénétrant dans la ville orientale dont on devine au loin les jardins suspendus qui ont fait sa renommée.

Itinéraire jusqu'à la prochaine œuvre :
Cette visite s'achève. Il est possible d'observer d'autres œuvres conservées au Louvre et illustrant la vie légendaire d'Alexandre le Grand. Certaines sont conservées au département des Sculptures, d'autres au département des Objets d'art, d'autres encore aux Arts de l'Islam. Si vous souhaitez rejoindre la pyramide, revenez sur vos pas pour reprendre l'ascenseur C. Au rez-de-chaussée, prenez sur votre gauche, puis sur votre droite. Traversez la salle des Caryatides, prenez à gauche l'escalier.


Auteur(s) :
Corinne Jouys-Barbelin