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Le Trésor perdu de Charlemagne avec sous-titres QHD

Parcours Objets d'art, Moyen Age

00 Introduction

Du Ve au XVe siècle, en Europe, les artistes ont perfectionné de nombreuses techniques dans différents domaines tels que l'émaillerie, l'ivoirerie ou la tapisserie. La collection d'objets d'art médiévaux du Louvre permet de prendre la mesure de cette évolution.

Le Moyen Age s'ouvre sur des temps mouvementés, le IIIe siècle connut en effet d'importantes crises politiques, militaires, économiques et sociales. Un des facteurs majeurs fut l'apparition du Christianisme devenu religion officielle de Rome en 380. Tandis que l'Eglise triomphante élevait de nouveaux temples, les peuples germaniques poussés vers l'ouest par les Huns menaçaient Rome. Ces grandes invasions entraînèrent la chute de l'Empire romain d'Occident et sa disparition en 476. En revanche l'empire romain d'Orient, ou Empire byzantin, a survécu jusqu'à la prise de sa capitale, Constantinople, en 1453. Les collections du Louvre permettent de parcourir le Moyen Age, du Ve au XVe siècle et de découvrir les innovations techniques mises au point par les artistes au service des cours royales et des églises d'Europe occidentale et orientale. Objets de la vie quotidienne, culturelles ou religieuses, ces oeuvres d'art montrent les évolutions stylistiques de l'empire carolingien jusqu'au gothique international en passant par l'art roman et les débuts du gothique.

Itinéraire jusqu'à la prochaine œuvre :
Sous la pyramide, prenez la direction " Richelieu ", puis après le contrôle des billets, tournez à droite, montez quelques marches et empruntez les deux grands escaliers mécaniques jusqu'au 1er étage. Entrez dans la salle 1 et dirigez-vous vers la première vitrine de droite accolée au mur.

© 1998 RMN / Martine Beck-Coppola

01 Plaques de reliure du psautier de Dagulf

Sous Charlemagne (768-814), la "renaissance carolingienne", nom donné à l'art du temps des carolingiens marqué par un retour délibéré aux techniques et aux formes antiques, s'épanouit d'abord dans les ateliers de la cour qui regroupent autour du souverain la plupart des artistes, tel Dagulf, auteur de la reliure de ce psautier en ivoire. Dagulf était scribe et écrivit ce recueil des psaumes à la demande de Charlemagne en 783 pour l'offrir au pape Adrien Ier (mort en 795). Ces plaques représentent, d'une part, David dictant les psaumes et, d'autre part, Saint Jérôme corrigeant le texte du psautier. Les plaques d'ivoire de la reliure révèlent l'influence de modèles antiques, surtout dans la clarté des compositions et dans le soin apporté au relief et au modelé. Les têtes rondes et les silhouettes trapues dérivent sans doute de l'observation d'oeuvres plus tardives comme la plaque figurant Trois guérisons miraculeuses du Christ (dans la même salle).

Itinéraire jusqu'à la prochaine œuvre :
Revenez au centre de la salle et découvrez dans sa vitrine la statuette équestre de Charlemagne.

© 2000 RMN / Jean-Gilles Berizzi

02 Statuette équestre. "Charlemagne" ou Charles le Chauve

Cette statuette dite Statuette équestre de Charlemagne provient du trésor de la cathédrale de Metz. Il s'agit d'un des plus bel exemple de l'art du bronze carolingien. La statuette est formée de trois pièces fondues séparément. le cheval, le corps du cavalier et sa tête. Le cheval semble être un remploi antique, principe qui s'inscrit bien dans l'esprit de la "renaissance carolingienne". La tête correspond aux descriptions et aux représentations monétaires de Charlemagne mais elle rappelle également les traits de son petit-fils Charles Le Chauve, sur les enluminures de la deuxième moitié du IXe siècle. Ainsi l'empereur représenté n'est pas identifié avec certitude.

Itinéraire jusqu'à la prochaine œuvre :
Observez, toujours dans la salle 1, dans la vitrine centrale de gauche, la patène, petite assiette sacrée servant à poser l'hostie.

© 1982 RMN / Peter Willi

03 Patène de serpentine

La pierre serpentine composant cette patène est une oeuvre antique incrustée de poissons d'or datant du Ier siècle avant ou Ier siècle après J.-C. Elle fut pourvue, au IXe siècle, par un orfèvre de la cour de Charles II le Chauve (823-877), d'une monture d'or, de pierres précieuses et de grenats cloisonnés. Charles Le Chauve offrit par la suite la patène à l'abbaye de Saint-Denis avec un calice, dont ne subsiste aujourd'hui que la coupe antique dite "coupe des Ptolémées" et conservée à la Bibliothèque nationale de France. Le décor de la monture est composé en trois rangs concentriques de cabochons et de grenats cloisonnés. Ce décor est hérité de l'orfèvrerie mérovingienne mais était encore très répandu à l'époque carolingienne. Cette oeuvre illustre la perfection atteinte par la "renaissance carolingienne" sous le règne de Charles Le Chauve.

Itinéraire jusqu'à la prochaine œuvre :
Retournez-vous et avancez jusqu'à la vitrine exposant un ensemble d'objets d'ivoire et formant une séparation entre le centre de la salle et son aile droite.

© 1986 RMN / Pierre et Maurice Chuzeville

04 Feuillet de diptyque, L'Empereur triomphant

L'Ivoire Barberini est un exemple des diptyques impériaux byzantins, dont chaque feuillet est composé de cinq plaques. Il est ainsi nommé parce qu'il fut offert au cardinal Barberini par l'érudit Peiresc, qui l'avait découvert en Provence. Cette image représente un empereur triomphant à cheval. Il s'agit très probablement de l'empereur Justinien (527-565). En partie supérieure, le Christ entouré de Victoires ailées semble protéger l'empereur, tandis qu'en partie inférieure, les nations soumises lui apportent leur tribut. Cette oeuvre de la première moitié du VIe siècle révèle la conception théocratique du pouvoir impérial à Byzance, et constitue l'un des chefs-d'oeuvre de l'épanouissement artistique du VIe siècle.

Itinéraire jusqu'à la prochaine œuvre :
Dans l'aile droite, avancez jusqu'à la première vitrine de gauche et observez dans la partie supérieure de la vitrine une plaque dorée.

05 Plaque du reliquaire de la pierre du sépulcre du Christ

Les deux éléments du Reliquaire du Saint-Sépulcre proviennent du trésor de la Sainte Chapelle de Paris, mais ont été réalisés sous la dynastie des Comnènes (1081-1185) à Constantinople. Ce reliquaire compte parmi les plus beaux exemples de l'orfèvrerie byzantine, parvenus en France après les croisades. La plaque principale, en argent doré, représente les saintes femmes accueillies par l'ange au matin de la Résurrection du Christ. Ce dernier leur désigne le tombeau vide. Le geste précieux de l'ange et le mouvement d'effroi des saintes femmes sont emblématiques du courant presque maniériste de l'art constantinopolitain du XIIe siècle. Cette subtilité dans le modelé permet de comprendre la fascination exercée par l'art byzantin sur l'Occident médiéval. Le roi de France Saint Louis (1226-1270), lui-même, apprécia cette oeuvre et l'acquit, avec d'autres reliquaires, pour la Sainte Chapelle de Paris.

Itinéraire jusqu'à la prochaine œuvre :
Retournez-vous vers la vitrine centrale. Une loupe est à votre disposition pour mieux découvrir les détails du médaillon de cette patène.

© 1997 Musée du Louvre / Martine Beck-Coppola

Cette patène réalisée à la fin du IXe siècle ou au début du Xe siècle à Constantinople, est composée d'une coupe en sardoine pourvue d'une bordure en argent doré lisse, et agrémentée d'un grènetis. Au centre se trouve un médaillon, en émail cloisonné sur or, représentant la Cène. Le procédé qui consiste à mettre en valeur une pierre dure par une monture d'orfèvrerie, devenant un instrument liturgique, se retrouve sur plusieurs vases byzantins. Malgré sa petite taille, le médaillon central en émail compte parmi les chefs-d'oeuvre de l'art byzantin. l'orfèvre a su adapter un instant très précis du récit biblique, la Cène. Ce médaillon entièrement cloisonné d'or se distingue également par la qualité d'exécution et la vigueur du dessin.

Itinéraire jusqu'à la prochaine œuvre :
Entrez dans la salle suivante, la salle Suger. Dirigez-vous vers la gauche et avancez vers la vitrine installée au fond sur la gauche.

© Musée du Louvre / Objets d'Art

07 Plaque ajourée

Dans la partie orientale de l'ancien Empire carolingien, les traditions impériales sont reprises par les souverains ottoniens (962-1002). L'art ottonien est fortement marqué par l'influence des créations carolingiennes, ses contacts directs avec l'art byzantin et par une tendance à la schématisation des formes. Ces caractéristiques sont évidentes sur les deux plaques d'ivoire provenant de Magdebourg. L'une représente le Christ désignant un enfant, l'autre, la Multiplication des pains. Ces plaques proviennent d'un monument dont seize panneaux subsistent et qui pouvait être un trône épiscopal, un devant d'autel, une châsse, un ambon ou des portes de chancel. Cet objet avait probablement été offert à la cathédrale de Magdebourg par Otton Ier (962-973). Dans la scène du Christ désignant un enfant, les personnages sont monumentaux, les visages sont très stylisés, et les drapés traités en grands aplats. Ce style ainsi que la composition de la plaque obéissent déjà aux normes de l'art roman et s'opposent au caractère classique de la seconde plaque, représentant la Multiplication des pains. Sur cette dernière, le groupement dense des personnages traduit parfaitement l'idée de foule mais obstrue l'espace. Les silhouettes, moins trappues, et les drapés serrés révèlent la connaissance de modèles byzantins.

Itinéraire jusqu'à la prochaine œuvre :
Revenez au centre de la salle Suger et approchez-vous de la première vitrine centrale dans laquelle est exposé parmi d'autres objets le Vase d'Aliénor.

© 1990 RMN / Daniel Arnaudet

08 Vase de cristal d'Alienor

A Saint-Denis, en Ile-de-France, au XIIe siècle, l'architecture et la sculpture se dégageaient progressivement des formes romanes pour donner naissance à l'art gothique. En revanche, les arts somptuaires ne contribuèrent guère au renouveau des années 1180. Néanmoins, Suger, abbé de Saint-Denis (1122-1151), fit appel aux meilleurs orfèvres de son temps pour exécuter quelques-unes des oeuvres les plus brillantes de l'art roman. Suger justifia ces commandes somptuaires par des conceptions inspirées du néo-platonisme, et selon lesquelles l'éclat et la préciosité des objets aident l'homme à "passer de ce qui est matériel à ce qui est immatériel". Le Vase d'Aliénor fait partie d'un ensemble de quatre vases commandés par Suger pour son abbaye, dont trois sont conservés au Louvre et un à la National Gallery de Washington. Le Vase d'Aliénor porte une inscription indiquant que le vase de cristal sassanide avait été donné par un certain "Mitadolus", sans doute un roi musulman de Saragosse, au début du XIIe siècle. Celui-ci fut offert au grand-père de la reine Aliénor d'Aquitaine (1122-1204), qui le remit à Louis VII, lequel en fit cadeau à Suger. La monture est faite d'une décor de filigranes inscrits dans des fleurons, dessinés par un fil perlé. La monture de ce vase, comme celles des autres vases commandés par Suger, a probablement été réalisée par des orfèvres locaux, sous la direction de Suger lui-même.

Itinéraire jusqu'à la prochaine œuvre :
Retournez maintenant dans l'aile gauche de la salle Suger et avancez jusqu'à la première vitrine de droite.

© 2008 Musée du Louvre / Martine Beck-Coppola

09 Armilla

Au XIIe siècle, sous la dynastie des Hohenstaufen (1138-1250) qui ont succédé aux Saliens, les principaux centres artistiques sont situés dans les vallées de la Meuse et du Rhin. Dans la région mosane, sont produites d'importantes oeuvres d'orfèvrerie ornées d'émaux champlevés sur cuivre. L'Armilla se situe à l'apogée des émaux rhéno-mosans. Cette oeuvre, réalisée vers 1170-1180, représente la Résurrection du Christ. Son pendant, conservé au musée de Nuremberg, figure la Crucifixion. Ces objets sont des bracelets d'apparat qui ornaient la partie supérieure du bras. Ils auraient été trouvés, en Russie, dans le tombeau d'André Bogoloubsky (1157-1174), grand-duc de Vladimir et Souzdal, auquel ils auraient été offert par Frédéric Barberousse, empereur germanique (1122-1190). L'Armilla du Louvre étonne par l'autorité des figures du Christ et des anges, inspirés de modèles byzantins. Sur cette oeuvre, toutes les ressources techniques d'émailleurs rhéno-mosans sont employées. minceur et contour savant des cloisons, traits des visages gravés, gamme colorée éclatante et variée, employant de savants dégradés comme sur le tombeau, par exemple pour imiter le marbre.

Itinéraire jusqu'à la prochaine œuvre :
Avancez dans la deuxième partie de la salle Suger. Dans l'aile gauche, approchez-vous de la grande vitrine installée à la droite des vitraux.

© 1995 RMN / Daniel Arnaudet

10 Saint Matthieu

Cette plaque de parement, légèrement cintrée et traitée en relief, représente Saint Matthieu. Elle provient d'une série d'apôtres qui ornaient l'autel majeur de l'abbaye de Grandmont, quelques autres plaques de cette série sont conservées dans d'autres musées. La silhouette du saint est fortement repoussée, et dégage ainsi une grande force, mise en valeur par la plaque cintrée émaillée. Cette plaque en émail champlevé est entièrement ornée de rinceaux végétaux fleuris, caractéristiques des créations limousines du XIIIe siècle. C'est en effet à Limoges que fut commandée cette série d'apôtres, vers 1220-1230. Au XIIIe siècle, les émailleurs limousins commencèrent à intégrer des figures, en cuivre doré non émaillé, dans leurs créations. Les apôtres de Grandmont en sont un exemple. Ils présentent en outre, une grande parenté avec les statues des portails des transepts de la cathédrale de Chartres.

Itinéraire jusqu'à la prochaine œuvre :
Passez dans la salle 3 dite " Jeanne d'Evreux " et dirigez-vous vers la grande Vierge en ivoire exposée dans une vitrine au centre de la pièce.

© 2001 RMN / Jean-Gilles Berizzi

11 Vierge à l'Enfant de la Sainte-Chapelle

La grande Vierge en ivoire du Trésor de la Sainte Chapelle de Paris est mentionnée dans un inventaire du Trésor, daté de 1265-1279. Il pourrait s'agir d'un cadeau de Saint Louis (1214-1270) ou d'un membre de son entourage à la Sainte Chapelle. Cette oeuvre est taillée en ronde-bosse, et a perdu sa polychromie d'origine. Elle conserve néanmoins quelques traces de dorure. La Vierge était en outre couronnée d'une couronne d'orfèvrerie qui a disparu. Le drapé du manteau de la Vierge est disposé en grands plis successifs, cassés de "becs", formant de profonds creux. L'extrême finesse des traits du visage, au petit menton pointu, aux yeux fendus en amande et à la bouche mince, traduit dans l'ivoire les caractéristiques de la sculpture monumentale contemporaine. Elle en révèle la virtuosité des ivoiriers parisiens du temps de Saint-Louis.

Itinéraire jusqu'à la prochaine œuvre :
Toujours dans la salle 3, approchez-vous de la deuxième vitrine centrale présentant une Vierge dorée.

© 1999 RMN / Martine Beck-Coppola

12 Vierge à l'Enfant

La Vierge en argent doré a été offerte par Jeanne d'Evreux au trésor de l'abbaye de Saint-Denis en 1339. Il s'agit d'un des chefs-d'oeuvre de l'art gothique. L'orfèvre a fait preuve d'une très grande maîtrise technique, en repoussant la partie supérieure du corps de la Vierge et en drapant les feuilles d'argent doré comme les pans d'une étoffe. Une très grande sensibilité émane de cette oeuvre, par la douceur du visage de la Vierge et par la tendresse des échanges de gestes entre la Mère et l'Enfant. Cette oeuvre a été exécutée entre 1324 et 1339, date du mariage de Jeanne d'Evreux avec le roi Charles IV le Bel (1294-1328). En 1339, cette Vierge a été offerte à l'abbaye, comme l'indique l'inscription. La Vierge de Jeanne d'Evreux est une oeuvre capitale dans l'évolution de la statuaire mariale. Elle présente une silhouette sinueuse, un manteau formant des plis transversaux dits "en tablier" et des chutes de plis sur les côtés, qui se retrouvent sur de nombreuses Vierges à l'Enfant de la statuaire monumentale. La fleur de lis que la Vierge tient dans sa main contenait des gouttes du lait de la Vierge, un morceau de son voile et une mèche de ses cheveux. Le socle est orné de plaques en émail translucide sur argent, travaillé en basse-taille. Ces plaques sont ornées de scènes de la vie du Christ et constituent les plus anciens exemples parisiens de cette technique, apparue à la fin du XIIIe siècle en Italie et diffusée dans le reste de l'Europe au XIVe siècle.

Itinéraire jusqu'à la prochaine œuvre :
Entrez dans la salle 4 et avancez jusqu'au sceptre de Charles V installé dans la vitrine centrale.

©Photo RMN / Jean-Gilles Berizzi

13 Sceptre de Charles V

Le sceptre de Charles V (1337-1380) est en réalité celui mentionné dans l'inventaire de 1379-1380, parmi les objets préparés par Charles V pour le sacre de son fils, le futur Charles VI. Réalisé à Paris vers 1365-1380, il est composé de trois éléments. la hampe ornée de fleurs de lis inscrites dans des losanges, le noeud présentant trois bas reliefs et la statuette de Charlemagne. Sur le noeud, les bas-reliefs représentent trois scènes de la légende de l'Empereur Charlemagne. Cette iconographie témoigne de l'importance du culte de Charlemagne à la cour des Valois, ainsi que leur volonté d'affirmer leur légitimité en se plaçant à la suite de cet empereur carolingien. La statuette est représentée sur un trône, placé sur une fleur de lis au naturel. La force, très sculpturale, et l'expression autoritaire de cette statue contrastent avec la douceur et le raffinement des bas-reliefs du noeud, dont le style est beaucoup plus souple et fluide. Ces deux aspects correspondent aux tendances de l'art à l'époque de Charles V. La grande finesse du travail de l'or et les pierres précieuses, montées en griffes et complétées de troches de perles, révèlent la virtuosité des orfèvres parisiens à la fin du XIVe siècle. Ces orfèvres reçurent de nombreuses commandes du roi Charles V et de ses frères, qui furent de grands mécènes. Tous contribuèrent à l'élaboration du style gothique international.

Itinéraire jusqu'à la prochaine œuvre :
Dans la même salle, découvrez accrochée au mur d'en face sur la droite cette tapisserie.

14 Le don du coeur

Vers 1400, toute l'Europe partage un même style gothique "international" qui se reflète également dans l'art de la tapisserie. L'Offrande du coeur. tapisserie vraisemblablement tissée à Arras, vers 1400-1410, évoque l'idéal aristocratique des premières années du XVe siècle. Cette tapisserie illustre un des thèmes les plus fréquents de l'iconographie courtoise. le don du coeur. On retrouve ce thème dans les romans courtois comme le Roman de la Rose. Largement diffusé par Guillaume de Machaut et Christine de Pisan, ce thème a souvent été représenté sur les coffrets ou les valves de boîtes à miroir en ivoire. La scène se déroule dans un jardin. Les personnages portent les costumes à la mode au début du XVe siècle. On cite traditionnellement la ville d'Arras, dans les Flandres, comme principal centre pour le tissage au début du XVe siècle. Mais il existait également des ateliers à Paris, et il semble que les cartons soient parisiens. Les échanges entre centres artistiques européens étaient en effet importants au début du XVe siècle.

Itinéraire jusqu'à la prochaine œuvre :
Vous regagnerez le hall Napoléon sous la pyramide en revenant sur vos pas.

© 2010 Musée du Louvre / Martine Beck-Coppola

15 Autoportrait

L'Autoportrait de Jean Fouquet provient du cadre du diptyque de Melun, peint pour Etienne Chevalier vers 1450, conseiller du roi Charles VII (1403-1461). Jean Fouquet était le plus grand peintre français du XVe siècle et incarne un courant particulier de l'art français qui refuse les excès de l'art flamboyant, touché par quelques influences italiennes. Le diptyque de Melun, aujourd'hui divisé entre Berlin et Anvers, portait en son cadre une série de médaillons, parmi lesquels l'autoportrait du Louvre. Cette œuvre est le premier autoportrait de peintre connu en France, mais surtout le premier portrait "en rond" de la peinture française. En outre il s'agit d'un incunable de l'émail peint, nouvelle technique au XVe siècle. Le support de cuivre a reçut une première couche d'émail, puis un glacis gris-brun, lui-même revêtu de hachures et de touches d'or, formant un effet de camaïeu d'or sur fond sombre. Certains détails comme la pupille, ou la mince ligne séparant les lèvres, ont été obtenus par enlevage à l'aiguille. Ces procédés sont ici maniés avec une très grande habileté et permettent de dégager et modeler le visage, lui donnant une présence extraordinaire. La technique de l'émail peint fleurit à Limoges, à la fin du XVe siècle et tout au long du XVIe siècle.

Vous regagnerez le hall Napoléon sous la pyramide en revenant sur vos pas.

Auteur(s):
Muriel Barbier, département des Objets d'art